VENDREDI 15/09/2017
16h00 : Hommage aux chasseurs et pensionnaires des invalides à l’Institut National des Invalides. Prestation par la fanfare du 27e BCA
18h00 : Ravivage de la flamme sous l’Arc de triomphe.
SAMEDI 16/09/2017
8h30-9h00 : courte cérémonie religieuse à la mémoire de nos disparus. Salle Costa de Beauregard, Pavillon du Roi, Château de Vincennes
13h45 : accueil au château de Vincennes, pavillon du Roi.
14h00 : début de la cérémonie
les
15h30 : seules les autorités quittent le dispositif pour se rendre au Tombeau des Braves
16h00 : défilé des troupes et des anciens.
16h30 : après les honneurs au Drapeau et aux Fanions, rafraichissements, discours de l’Autorité présidant et du président de la FNAC.
17H00 : FINEX
Djemmaa Ghazaouet, fin de journée du 26 septembre 1845...
...Seize hommes épuisés sont recueillis par la garnison venue à leur rencontre : le caporal Lavayssière, 14 chasseurs et le hussard Natali. Tous sont bouleversés ; on les écoute...
Ils racontent leur marche terrible de trois lieues, constamment harcelés par les Arabes, contre lesquels ils luttent à la baïonnette, faute de munitions. Ils étaient 80 au départ, formés en carré, les blessés au centre dont l’épuisement obligeait à de fréquents arrêts.
La fatigue était immense et la soif les torturait depuis le 23 septembre, lorsqu’ils parvinrent dans le lit de l’oued Mersa, à 2 000 mètres de leur objectif.
C’était l’endroit et le moment où les attendait la tribu des Ouled Ziri. Ce fut un carnage. Le capitaine Géreaux et le lieutenant de Chappedelaine, déjà blessés, ont été achevés premiers...
De cet affreux massacre, voici les survivants...
Tout avait débuté le 21 septembre...
Depuis le début du mois, l’émir Abd el-Kader, du Maroc où il s’était réfugié après la défaite de l’Isly en 1844, avait entrepris de soulever les tribus algériennes, dont beaucoup s’étaient déjà ralliées à nous.
Ce jour-là, le caïd Mohamed El Trari, sous prétexte de nous appeler au secours, nous entraîna dans un traquenard.
Le colonel de Montagnac, commandant les troupes basées à Djemmaa Ghazaouet, se mit à la tête d’une petite colonne, composée de 69 cavaliers du 2ème escadron du 2ème hussards et 354 chasseurs du 8ème d’Orléans, le tout avec 2 jours de vivres.
L’on partit le jour même à 22 heures et l’on bivouaqua à 15 kilomètres, à l’ouest de Djemmaa Ghazazouet.
Le 22 au matin, Mohamed El Trari orienta Montagnac vers le Sud, et l’on campa vers 13 heures le long de la piste en plein bled. A ce moment là, quelques cavaliers arabes sont visibles sur les crêtes. On échange à distance les premiers coups de feu.
Le 22, à 23h00, la colonne monte sur le plateau et s’arrête à Sidi-Moussa-El-Amber pour établir le bivouac.
Le 23, à l’aube, Montagnac décide de se porter vers les cavaliers ennemis aperçus la veille.
Il laisse à la garde du bivouac, le commandant Froment-Coste, le capitaine de Géreaux et des éléments de sa compagnie, la 8ème, le capitaine Burgard et sa 2ème compagnie.
Ils font 4 000 mètres vers le Sud, en direction du Djebel Kerkour et c’est le drame.
Surgissant des crêtes environnantes, 5 à 6 000 cavaliers arabes, menés par Abd el-Kader, fondent sur la petite colonne. Les hussards chargent. Courby de Cognard est blessé. Les cavaliers sont submergés malgré leur vaillance et bientôt anéantis.
Les trois compagnies de chasseurs (les 3ème, 6ème et 7ème) forment le carré et font face ; au milieu d’elles, Montagnac est tué. La lutte va durer 3 heures ; les trois compagnies tiennent en respect les multiples assauts. Puis les unités du 8ème d’Orléans succombent sous le nombre et sont massacrées.
Le journal des marches et opérations du 8ème bataillon précise : « sans cartouche, ne pouvant plus riposter, ils ont attendu la mort et sont tombés comme un vieux mur que l’on bat en brèche ».
Averti au bivouac par le maréchal des logis Barbut du 2ème hussards, le commandant Froment-Coste se précipite avec la 2ème compagnie du capitaine Burgard vers le combat, situé à 4 kilomètres. Il ne fera pas 2 000 mètres, les Arabes, qui ont vu le mouvement, l’interceptent et l’assaillent de toute part. Les chasseurs se battent comme des lions pendant une heure et succombent tous à leur tour.
Froment-Coste est tué, le capitaine Dutertre, adjudant major, est fait prisonnier.
Bientôt, il ne reste qu’une douzaine de chasseurs que l’adjudant Thomas, au moment de tomber aux mains de l’ennemi, exhorte à se battre jusqu’au bout.
Le capitaine de Géreaux, qui a la responsabilité du bivouac, après un vain essai de se porter au secours de ses compagnons, assiste impuissant à la lutte désespérée de ses camarades de combat.
A 1 000 mètres de là, se dresse le petit édifice de la Koubba du marabout de Sidi Brahim. C’est là que Géreaux décide de se porter et de s’installer pour se battre, en attendant du secours.
Géreaux rameute alors le reste de sa compagnie, les trois escouades de la 3ème compagnie et le caporal Lavayssière, qui sont à la garde du troupeau et des bagages, soit environ 80 fusils.
Le mouvement est rapidement exécuté, dans la chaleur accablante de ce début d’après-midi. Il n’échappe pas à Abd el-Kader. L’émir pense écraser facilement le reste de la colonne française mais il va se heurter pendant trois jours et trois nuits à la résistance héroïque des 80 chasseurs du marabout de Sidi Brahim.
(source : site internet F.N.A.C.)
Quand les chasseurs se mettent au bleu
Chasseurs à pied, alpins ou mécanisés, tous sont reconnaissables grâce à leur tenue bleue et leurs passepoils jonquille (liserés jaunes) sur la couture de leur pantalon. Créés à l’initiative du duc Ferdinand-Philippe d’Orléans le 14 novembre 1838, d’abord à titre d’essai, puis sur ordonnance officielle le 28 septembre 1840, les chasseurs à pied ont d’abord été appelés « chasseurs d’Orléans » de 1844 à 1848, en l’honneur de leur fondateur décédé brutalement en 1842 ; dès la Seconde République, ils prennent le nom de « chasseurs à pied ».
Dans Vieux Souvenirs, 1818-1848, le prince François Ferdinand d’Orléans, connu aussi comme le prince de Joinville, écrivait : « L’hiver de 1841 fut employé à la création de nos bataillons de chasseurs à pied, œuvre personnelle de mon frère aîné [le duc Ferdinand-Philippe d’Orléans]. J’allais bien souvent lui tenir compagnie au camp de Saint-Omer, pendant qu’il livrait, avec sa haute intelligence, à leur organisation (...) La population parisienne fut surprise et charmée en voyant ces dix superbes bataillons, à l’uniforme aussi sévère qu’élégant, pénétrer dans ses rues au pas de gymnastique, occuper la cour des Tuileries et s’y former en quelques minutes pour la revue du Roi. Depuis, cette admirable troupe, animée d’un puissant esprit de corps, s’est illustrée dans cent faits d’armes accomplis dans toutes les parties du monde ».
Encore de nos jours, ce qui distingue les chasseurs des autres corps de l’armée de Terre, c’est bien leur tenue bleu foncé à passepoil jonquille. Les caractéristiques de leur allure représentent un héritage des uniformes de la Révolution et du Premier Empire, à savoir l’habit et la culotte bleu foncé et le distinctif chamois, devenue jonquille, qui différenciait les épaulettes des voltigeurs, fantassins de l’infanterie légère par excellence. Le Duc d’Orléans, en faisant adopter ces particularités à ses soldats, voulait faire des chasseurs des combattants d’élite en les différenciant des autres soldats par l’adoption de cette tenue sombre, bleu foncé, d’aspect sévère mais non moins élégante. D’ailleurs, lors de la première guerre mondiale, les chasseurs alpins étaient surnommés les « diables bleus » par les soldats allemands du fait de leur tenue foncée, difficilement remarquable.
Depuis, la tenue des chasseurs à pied a peu changé et doit véritablement être vue comme un élément de leurs traditions :
• la tenue bleu foncé, peu discernable par l’ennemi, adoptée dès leur création ;
• les passepoils, soutaches et galons de laine jonquille ;
• la cravate noire, héritage du passé car l’ensemble des troupes françaises l’arborait. Sous le Second Empire, elle devient bleue, puis redevient noire comme toutes les cravates de l’armée française, excepté la Légion étrangère ;
• le cor de chasse, emblème des troupes légères.
(source : site internet Armée de Terre)