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Samedi 27 mars, après l’Assemblée Générale, annonce d’une visite du Caveau des Maréchaux, réservée aux nouveaux adhérents ! Immédiatement, immense douleur. Pourquoi sommes nous d’anciens adhérents, quelle infortune ! Et la description du Caveau : un pèlerinage au Saint des Saints, un lieu secret, unique, un voyage au-delà du Styx, plus ardu que le chemin de Saint Jacques de Compostelle, loin des rumeurs du monde où se garde la mémoire de notre histoire ne fait qu’accroître la douleur de l’exclusion. Débat cornélien. Discipline ou caveau ?

Mais voilà qu’une ancienne rejoint la meute après un court arrêt en attitude d’orante devant notre historien. Il y a donc des exceptions. On rejoint au pas de charge notre guide qui, dans une course éperdue, s’efforce de semer les gêneurs. Dans cette cavalcade furieuse, d’autres visages familiers s’exclament : « Curieux ce sentiment de déjà-vu chez tous ces néos ». Au cours de cette marche trépidante, les asthmatiques respiraient à petits coups, les cardiaques comprimaient leurs systoles, les handicapés valsaient sur leurs béquilles mais nul ne faiblissait. Les portes du Paradis sont étroites et fermement gardées dans les sacro-saintes mains historiennes !

Une des authentiques néo-sama-ritaines dans sa touchante naïveté haletait et demandait si ... c’était ... l’allure ... habituelle ... des ... « voyages de la SAMA » parce qu’elle ... marchait ... bien ... mais ... ne tiendrait ... pas le coup... Nul n’avait de souffle à lui consacrer et gardait son quant à soi pour se faire le plus speedy et le plus anonyme possible afin de pénétrer sans encombre dans le ténébreux sanctuaire où l’attendaient les maréchaux de France.

Sur les Degrés du dôme, de haut la dernière marche, le chevalier du Glorieux Sépulcre convoque Corneille et les Classiques, le Cid romantique et sa guerrière rhétorique.
 
« Nous partîmes cinq cents mais par un prompt renfort... »
 

Seulement le triple des impétrants à l’arrivée. Le tunnel, l’émotion. Révisons nos clichés :
 
« Vanité des Vanités, Tout est Vanité ».
 

Les grands hommes meurent. Leurs mesquineries demeurent, peut-on se dire car ici gisent tout près de l’empereur, près l’un de l’autre, parmi les généraux et maréchaux des hommes qui se honnirent ! La mort égalisatrice...

Le gore, comme diraient nos chères têtes blondes, n’était pas absent avec le cœur de Mademoiselle de Sombreuil, seul ADN féminin ! Chassés de la bouche d’ombre par l’imminence d’une messe, le souvenir de Victor Hugo mettant en vers l’horreur des égorgeurs aux Invalides se fait pressant :
 
« Le sang des morts coula dans son cœur virginal ».