Timbre autrichien émis à l'occasion du centenaire de l'anniversaire de l'attentat.
Le 28 juin 1914, à Sarajevo, devant le pont Latin, le nationaliste serbe Gavrilo Princip (1894-1918) assassine l’Archiduc François-Ferdinand (1863-1914), et son épouse, Sophie Chotek de Chotkowa et Wognin, Duchesse de Hohenberg (1868-1914). Princip, qui évolue dans la mouvance nationaliste serbo-bosniaque, est en contact avec des organisations révolutionnaires terroristes panslaves telles "Jeune Bosnie" et "la Main noire". Ces dernières veulent la création d’un État serbe indépendant, qui se ferait au détriment de l’Empire austro-hongrois. Soutenus par la Russie tsariste, ces nationalistes craignent cependant son éloignement de leur cause en cas de rapprochement austro-russe. Or, François-Ferdinand laisse entendre une inclinaison slavophile, favorable à ce rapprochement.
Armoiries de l'Archiduc François-Ferdinand
Neveu et héritier de l’Empereur François-Joseph Ier (1830-1916) - qui ne l’estimait guère et était en conflit avec lui quant au choix de son épouse -, l’Archiduc François-Ferdinand était en tournée d’inspection en Bosnie-Herzégovine, lorsqu’il fut assassiné. Cette visite, réalisée à l’occasion de manœuvres militaires, était en fait surtout perçue comme une provocation autrichienne. Si les auteurs de l’attentat furent rapidement arrêtés, celui-ci prit d’emblée, dans le courant de l’été 1914, une dimension internationale inattendue.
Instrumentalisé par les partisans de la guerre au sein des chancelleries et état-major austro-allemands (1), les meurtres de Sarajevo firent entrer en résonance des systèmes d’alliance européens antagonistes depuis plusieurs décennies sur des questions de rivalités coloniales, de rivalités balkaniques et méditerranéennes, de course aux armements également, le tout sur fond de nationalismes exacerbés. En ce sens, l’assassinat de l’Archiduc et de l’Archiduchesse est considéré comme l’événement déclencheur de la Première Guerre mondiale.
Timbre autrichien émis à l'occasion du centenaire de l'attentat.
La voiture dans laquelle se tenaient François-Ferdinand et l’Archiduchesse Sophie de Hohenberg, ainsi que l’uniforme que portait l’Archiduc ce jour-là, sont exposés dans les collections du Musée d’Histoire militaire de l’Arsenal à Vienne.