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La Grande Guerre occupe une place particulière dans l’histoire de France. Elle a marqué et transformé la société française dans sa totalité. En cette période de commémorations nationales, inaugurée par le Président de la République le 14 juillet 2014, il est nécessaire de se demander comment la mémoire de ce conflit interroge notre nation sur la construction de son identité.

Au moment où la Première Guerre mondiale fait partie des livres d’histoire, puisqu’il n’y a plus de témoins combattants, en quoi a-t-elle été un élément fondateur de la modernisation de la société ? de la modernisation de l’information ?

Devant l’avalanche d’images que nous connaissons, la multiplicité des moyens de communication, rappelons-nous qu’entre 1914 et 1918 les Français savaient ce qui se passait sur le front, même si l’information qui leur parvenait était parfois tronquée, revisitée.

C’est cette notion d’information parcellaire que l’exposition « Images interdites de la Grande guerre » vous propose de découvrir. Au-delà du « bourrage de crâne » ou de la « propagande », quelles informations n’étaient pas transmises au public ? Pour quelles raisons ? Sans avoir la prétention de dévoiler un nouveau pan de l’histoire, cette exposition vous invite à regarder autrement un système d’information organisé par l’État.

Présentée une première fois en octobre 2014 au Centre panthéon Sorbonne, Images interdites de la Grande Guerre est proposée ici dans sa version enrichie. Le Service historique de la Défense réalise autour des clichés un parcours agrémenté d’archives, d’objets et de matériels photographiques. Enfin, plusieurs scènes avec des mannequins viennent agrémenter la découverte des images censurées dévoilées sur une vingtaine de panneaux.

L’exposition a l’ambition de présenter des images de la Grande Guerre de manière inédite et originale puisqu’elle dévoile des photographies qui n’ont pas été vues par les contemporains du conflit. En effet, toutes les images présentées sont des images censurées pendant la guerre, ce sont des images interdites.

Premier organisme de production d’images officielles en Europe et dans le monde, la Section photographique de l’armée (SPA) reste particulièrement vigilante quant à la diffusion de ses clichés.

Créée au printemps 1915 pour intégrer un programme plus large de propagande, la SPA est née d’un consensus interministériel entre le ministère des Affaires Étrangères, le ministère de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts et le ministère de la Guerre. Le ministère des Affaires Étrangères identifie les besoins de la propagande à l’étranger, le ministère de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts fournit ses moyens techniques et son savoir-faire, le ministère de la Guerre donne les hommes, la logistique et la possibilité d’accéder au front. La SPA produit sur ordre exclusif du Grand Quartier général. Les sujets de ses reportages sont liés aux intérêts diplomatiques de la France mais aussi au contenu des images ennemies diffusées dans le monde. Enfin, les reportages répondent à la volonté politique de constituer des archives photographiques pouvant témoigner des faits devant l’histoire à venir. D’autres ont vocation à réaliser un fonds documentaire à l’usage de l’armée. La SPA travaille aux cotés de la Section cinématographique de l’armée. Regroupées en 1917, les sections ont les mêmes objectifs, seul le support change.

La SPA possède des émissaires partout dans le monde. Elle contrôle, reproduit et diffuse elle-même ses clichés à des millions d’exemplaires suivant les besoins de la guerre.

Cependant, toutes ces images n’ont pas vocation à être connues. Ainsi, huit pourcents du fonds, constitué de 100 000 plaques de verre, ont été interdits par le comité de censure dédié exclusivement à l’examen de la production d’État.

Cette exposition présente une sélection de quarante clichés séquencés en deux parties et dix thèmes mais aussi des archives, périodiques et objets en lien avec la SPA, la censure et ses acteurs.

Le premier ensemble montre les photographies censurées pour préserver la stratégie et les intérêts militaires français. Le visiteur découvre principalement des clichés révélant des matériels d’armement, leur mise en œuvre, leur fonctionnement, leur fabrication ou bien leur expérimentation mais aussi des positionnements devant rester secrets comme, les ponts, les routes camouflées ou les observatoires.

Le second regroupe des images dont la diffusion pourrait contrarier les intérêts diplomatiques et fragiliser la politique intérieure de la France. Ainsi, cet ensemble expose davantage les hommes de la Grande Guerre : civils ou militaires, blessés, internés, amputés, morts ou simplement n’ayant pas d’attitude jugée conforme. Elle illustre davantage les souffrances des hommes dans la tourmente de la guerre.

Au-delà des interdits ou de la censure, cette exposition révèle en outre, la puissance acquise et la puissance révélée de l’image pendant la Première Guerre mondiale. Elle met en perspective ses usages, souligne son appropriation par l’État en tant que véritable arme de guerre et outil de communication bien au-delà de la Grande Guerre.

Hélène Guillot

Service historique de la Défense – Château de Vincennes – Avenue de Paris – 94306 Vincennes Cedex. Métro Château de Vincennes

Pavillon du roi, 1er étage, salles d’exposition.

Dates : 1er février-30 juin 2017 (fermé exceptionnellement le 7 février)

  • Lundi 13h00-17h00                                                                                 
  • Mardi-jeudi 9h00-17h00                                   
  • Vendredi 9h00-16h00                                                                                         
  • Samedi 9h30-15h00
  • Fermeture le dimanche

Des visites commentées proposées au public.

  • Vendredi 17 février, 14h00
  • Vendredi 3 mars, 14h00
  • Vendredi 17 mars, 14h00
  • Vendredi 7 avril, 14h00
  • Vendredi 14 avril, 14h00
  • Vendredi 12 mai, 14h00
  • Vendredi 16 juin, 14h00
  • Vendredi 23  juin, 14h00

Durée estimée de la visite : 1 heure environ

Inscription préalable sur le site : servicehistorique.sga.defense.gouv.fr