French Arabic Chinese (Simplified) English German Italian Japanese Portuguese Russian Spanish

Le 8 mai « Fête de la Victoire de 1945 »

Le calendrier national français est rythmé par des commémorations dites « nationales » qui entretiennent la mémoire de tous ceux, militaires ou civils, tombés durant les grands conflits du XXe siècle.

 

A Paris, le Ministre des Armées prend en charge l’organisation de ces cérémonies, tandis que dans les départements et les communes leur organisation revient aux Préfets et aux Maires.

 

Ainsi, onze journées nationales annuelles sont instituées par des textes législatifs ou réglementaires.

 

La prochaine cérémonie est celle du 8 mai, « Fête de la Victoire de 1945 ».

 

A cette date s’achève la Seconde Guerre mondiale (la guerre de 1939-1945) qui avait commencé 6 ans plus tôt avec l’invasion de la Pologne par l’Allemagne, le 1er septembre 1939, qui s’était, dans ses grandes lignes du fait du jeu des alliances et de l’entrée en guerre successive de différents pays, poursuivie en Europe, en Afrique du Nord et dans le Pacifique, avant de se terminer, du moins en Europe, avec la libération de la France et de la Belgique puis l’occupation de l’Allemagne par les troupes Alliées.

Ainsi, le 8 mai 1945 à 15h, les cloches des églises de France sonnent à toute volée pour marquer la fin de la Seconde guerre mondiale en Europe et le Général de Gaulle annonce la capitulation du IIIe Reich lors d’une intervention radiophonique.

 

L’Allemagne vient en effet de signer deux actes de capitulation successifs. Le premier signé à Reims le 7 mai à 2h41 stipule que les combats doivent cesser le 8 mai à 23h01. Le second signé à Berlin le 9 mai à 0h16 est la capitulation générale. Il y a deux actes de capitulation car les soviétiques qui se sont rendus maître de Berlin le 2 mai 1945 estiment que la capitulation de Reims n’est qu’un acte préliminaire. Il est toutefois à noter que même si ces capitulations marquent l’effondrement du IIIe Reich (30 avril suicide d’Adolf Hitler), elles ne mettent pas fin à la Seconde Guerre mondiale puisque les combats se poursuivent non seulement sur le territoire français, notamment au niveau des poches de Dunkerque, Lorient ou Saint-Nazaire, mais également dans le Pacifique entre les Etats-Unis et le Japon.

 

Si la France, signataire aux côtés des Alliés de ces deux actes, représentée à Reims par le Général Sevez et à Berlin par le Général de Lattre de Tassigny, sort victorieuse de la Seconde Guerre mondiale, cette victoire ne peut effacer ni les atrocités commises par l’Allemagne nazie, ni ces six années de guerre durant lesquelles la population française s’est trouvée confrontée à des choix qui l’ont divisée.

 

La commémoration du 8 mai est donc longue à s’imposer dans le calendrier des cérémonies nationales.

La loi n° 46-934 du 7 mai 1946 fixe au 8 mai (si c’est un dimanche ou au dimanche suivant cette date) les commémorations de la victoire de 1945. C’est en 1953, sous la pression des anciens combattants, que le 8 mai devient un jour férié quel que soit le jour de la semaine. Il ne le restera pas : en 1959, un décret visant à limiter le nombre de jours chômés renvoie les Français au travail le 8 mai et stipule que la « Victoire de 1945 » est, comme après-guerre, célébrée le second dimanche de mai. En 1959, ces cérémonies sont à nouveau fixées au 8 mai mais en fin de journée. En 1975, le Président de la République de l’époque retire tout caractère officiel à cette date et se propose d’y substituer une journée de l’Europe, cherchant ainsi à marquer la réconciliation franco-allemande.

 

Enfin, par la modification du Code du travail, la loi n° 81-893 du 2 octobre 1981 rajoute finalement cette journée à la liste des jours fériés faisant de la commémoration du 8 mai ce qu’elle est aujourd’hui. Il est à noter que cette journée n’est pas célébrée aux Etats-Unis, en Angleterre ou en Allemagne.

 

A l’origine, le 8 mai entretenait la mémoire de l’ensemble des évènements qui ont marqué la seconde guerre mondiale, aussi bien la victoire des Alliés que la fin de l’oppression nazie sur l’Europe. Avec la disparition progressive des derniers témoins, le message porté par cette commémoration a cependant beaucoup évolué depuis quelques années, et correspond à la lutte pour la liberté et la démocratie.

 

Le 8 mai s’est ainsi progressivement imposé comme un second 11 novembre auquel il emprunte une grande part de son rituel, à Paris, dépôt de gerbes sur la tombe du Soldat Inconnu sous l’Arc de Triomphe, et, en province, dépôt de gerbes devant les monuments aux Morts de chaque commune.

Article rédigé par Marie Larroumet

Vert et Rouge