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Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors, pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique .

Découvrez l’origine de l’expression « veiller au grain ».

Non, il ne s’agit pas d’un paysan au bord de son champ de blé en train de surveiller la pousse… « Veiller au grain » est une expression née au milieu du XIXe siècle, qui trouve son origine dans la marine à voile. À l’époque, les grands voiliers de trois ou quatre mâts sillonnaient les mers. Le « grain » en question faisait référence à un coup de vent violent accompagné éventuellement de pluie et pouvant rendre les manœuvres difficiles. Ce terme pourrait ainsi venir des « grains » de grêle fréquents dans ce genre de phénomène météorologique soudain, donc très difficile à prévoir.

Mission dans le Golfe de Guinée en mars 2005. Un matelot timonier assure la veille de la passerelle sur le bâtiment hydrographe et océanographe Beautemps- Beaupré.

Certains marins étaient chargés de scruter l’horizon afin de repérer d’éventuels grains violents capables de nuire au bateau. « Veiller au grain » signifiait donc rester constamment sur ses gardes afin d’éviter un événement imprévisible pouvant sérieusement mettre en difficulté l’équipage.

Dans le Dictionnaire pittoresque de la marine de 1835, Jules Lecompte, romancier et journaliste, avait déjà sa propre définition du grain : « Accroissement violent et momentané du vent, s’il en règne, ou brise qui s’élève dans le calme. La durée des grains n’a rien de fixe, pourtant, elle excède rarement un petit nombre de minutes. La venue d’un grain se révèle par la présence des nuages qui l’apportent, et plus ces nuages montent vite dans le ciel en quittant l’horizon d’où ils se sont élevés, plus ils promettent de violence à la bourrasque qu’ils vont laisser échapper dans l’air et sur l’eau. »

Si l’expression s’est aujourd’hui perdue dans le milieu de la marine, elle fait désormais partie du langage courant. On dit en effet que l’on « veille au grain » lorsque l’on surveille ou que l’on se méfie d’un danger potentiel.

Découvrez les origines équestres et militaires de l’expression « tailler des croupières ».

L’expression « tailler des croupières » signifie causer du tort à quelqu’un. Cette dernière prend son origine dans le monde équestre. La croupière désigne la lanière de cuir reliant la selle à la croupe du cheval et passant sous la queue de ce dernier. Elle assure ainsi le maintien du cavalier sur l’animal.

Défilé de la fanfare du régiment de cavalerie de la Garde républicaine, aux ordres du capitaine Jacques Le Blay, lors du 14 juillet 2015 à Paris.

Mais alors, quel point commun entre le fait de poser problème à quelqu’un et le matériel équestre ?

Au XVIIe siècle, les combats se déroulaient à cheval. Parmi les méthodes employées pour désarçonner l’adversaire, l’une consistait à se rapprocher de l’ennemi en galopant près de lui afin de couper sa croupière à l’aide de son épée. La selle n’était donc plus attachée à l’animal, ce qui entraînait la chute du cavalier. Tailler les croupières permettait donc de mettre en fuite les troupes ennemies.

Peu à peu, l’expression est passée du langage militaire au langage courant. Aujourd’hui, plus besoin d’épée ni de cheval pour tailler des croupières !

 Découvrez l’origine de l’expression « faire le mariol(l)e ».

Selon la légende, cette expression trouve ses origines dans l’armée impériale de Napoléon Ier. Un soldat, né Dominique Gaye-Mariolle en 1767, héros de guerre de la Révolution et de l’Empire, est réputé pour sa bravoure et sa taille – plus de deux mètres ! Surnommé « l’Indomptable », il est plusieurs fois blessé au combat et frôle l’amputation des deux jambes. Admis par la suite en tant que sapeur dans le corps des grenadiers de la Garde impériale, il est fait chevalier de la Légion d’honneur.

Statue d’un sapeur des grenadiers de la Garde impériale

La veille de la bataille de Tilsitt, en juillet 1807, Napoléon  Ier passe en revue ses troupes, dont celles du bataillon du sapeur Mariolle. Voulant se faire remarquer, celui-ci aurait alors présenté les armes, non pas avec son fusil, mais avec un canon pesant plus de 100  kg ! L’Empereur n’aurait pas pris ombrage de ce geste arrogant et l’aurait même félicité pour sa force. De cette prouesse est née l’expression « faire le mariol(l)e ».

Dominique Gaye-Mariolle a par la suite servi de modèle à plusieurs artistes, dont le peintre Jacques Louis David qui l’immortalise dans sa célèbre toile La Distribution des aigles. Parmi le groupe de soldats de divers corps recevant des étendards des mains de l’Empereur, « l’Indomptable » est facilement reconnaissable en bas à droite du tableau. Mais son souvenir est encore bien plus présent dans la capitale. Jacques-Edme Dumont a en effet réalisé une statue d’angle du sapeur, visible au sommet de l’arc de triomphe du Carrousel, aux Tuileries. Un moulage de cette statue est également exposé, depuis 1911, dans les galeries supérieures de la cour d’Honneur de l’Hôtel national des Invalides.

Pour les puristes cependant, cette expression n’aurait rien à voir avec le soldat : elle remonterait au XVIe siècle, avec des origines italiennes…

(source : site internet des Armées)