Au coeur de l’histoire et de la culture de notre pays se trouve la tradition militaire. Le code de la chevalerie, le courage de Jeanne d’Arc, le génie de Vauban, l’élan des soldats de l’an II ou l’esprit des Forces françaises libres sont emblématiques de cette humanité et de ce sens de l’honneur cultivés depuis des siècles dans notre pays.
Cette tradition militaire unique et héritée de l’histoire prend corps aujourd’hui dans des traditions à travers lesquelles la communauté militaire exprime « ce qu’elle a été, ce qu’elle est et ce qu’elle veut être.»
À la fois mémoire et projet, elles forment une oeuvre vivante. Officielles, les traditions ne peuvent être occultes. Les définir, les encadrer et les faire vivre procède de l’exercice du commandement. Contribuant au rayonnement de l’armée de Terre, elles sont avant tout un instrument construit et forgé pour le succès des armes de la France.
À l’instar du ravivage de la flamme sous l’Arc de triomphe, les traditions perpétuent et transmettent une conscience collective, des valeurs et des savoirs transcendant les générations, les statuts et les hiérarchies. Elles entretiennent ces principes qui donnent du sens à l’action militaire. Aux côtés de l’aguerrissement et des nouvelles technologies, elles soutiennent l’esprit guerrier autant qu’elles s’en imprègnent.
Nées dans le fracas des batailles, riches de hauts faits d’armes, de figures guerrières d’exception et d’héroïsme prodigieux, les traditions fournissent des repères au soldat et nourrissent sa volonté de vaincre. Pour certaines, issues des techniques de combat, elles se veulent également sources d’inspiration : la vertu des fanfares ou des cris de guerre pour impressionner l’ennemi, la rigueur et la maîtrise des traditions équestres militaires pour le bousculer, la concentration de l’escrime pour le duel… Bien comprises, elles exaltent les forces morales dans un cadre éthique et réglementaire réaffirmé. Digne de ses Anciens, de Sidi Brahim, de la Marne, de Kolwezi, le soldat y puise les qualités combattantes spécifiques à son arme ou subdivision d’arme.
Les traditions sont vie et mouvement, d’inspiration créatrice et féconde, faites d’altruisme et de partage. Elles excluent toute forme de passéisme et de résistance au changement. Ne se limitant pas à la seule conservation, elles intègrent la modernité en l’adaptant à ce qui existe déjà, transformant la mémoire en action.
Transmettre des traditions signifie en effet recevoir la force du passé pour écrire l’histoire à venir. Elles contribuent à l’esprit de corps et à la fraternité d’armes et participent à l’enrichissement spirituel et moral du soldat. Source d’édification du combattant, les traditions le portent alors à la vertu par l’exemple et lui proposent de s’inscrire dans une dynamique pérenne et solide. L’exercice des traditions militaires qui unissent par un idéal commun n’a pas vocation à soumettre, mais à élever. Tout en apportant identité et fierté, elles permettent l’ouverture aux autres et la pleine coopération avec des camarades des autres régiments, armes et armées. Elles ne peuvent alimenter l’exclusion et le mépris, et rejettent toute idée de supériorité sauf face à l’ennemi.
Les traditions sont de deux ordres. Communes à l’ensemble de l’armée de Terre, les premières relèvent du cérémonial militaire. Spécifiques par unité, arme ou subdivision d’arme, les secondes regroupent des rituels, solennels ou non, des usages, des coutumes et des pratiques.
Le cérémonial militaire est l’expression de la culture militaire française. Il constitue une manifestation de l’âme de la Nation, de son esprit de défense, de son unité autour de valeurs communes. Moment de partage, il réaffirme l’implication réciproque de l’individu et du groupe et renforce alors la culture militaire de chacun.
Le cérémonial joue un rôle important en matière de formation morale du soldat et de vertu pédagogique pour le citoyen. École de discipline et source de fierté, il témoigne de la force intérieure et de la qualité militaire. Il constitue, en même temps, une occasion de s’imprégner du souvenir des Anciens. Pour le citoyen, les cérémonies auxquelles il assiste sont une école du souvenir, de compréhension du présent et un témoignage de reconnaissance envers l’institution militaire.
Elles lui rappellent combien les sacrifices passés et actuels sont le prix de la Liberté. Les célébrations nationales ou locales sont le symbole du pacte entre la communauté militaire et la Nation : moment d’enthousiasme civique, promesse de détermination, image de grandeur partagée, valeur d’exemple pour les plus jeunes.
(source : Armée de Terre)